Au tennis comme dans la plupart des sports, trouver le bon dosage pour le relâchement musculaire est indispensable pour avoir une bonne technique.
Le relâchement musculaire permet d'avoir une bonne vitesse gestuelle en réduisant la fatigue et en limitant le risque de blessures.
Je vous présente cette notion essentielle sur cette page.
Relâchez-vous et bonne lecture !
La puissance des coups au tennis et l'effet donné à la balle proviennent de l'accélération de la raquette lors de la frappe, impossible de frapper fort ou de mettre beaucoup d'effet avec des gestes lents.
Un erreur fréquente consiste à chercher la puissance en utilisant uniquement son bras ; cela entraine une forte sollicitation du biceps et de l'avant-bras et limite la puissance du coup, en plus d'entrainer une fatigue musculaire accélérée et un risque de blessure.
Inutile d'avoir des biceps énormes pour frapper fort dans la balle, être trop musclé au niveau des bras peut même être une entrave au relâchement ; quelqu'un de très musclé va avoir tendance à chercher à utiliser ses muscles pour trouver de la puissance, ce qui risque de nuire à la fluidité du geste.
Au tennis c'est le corps tout entier qui doit participer au mouvement, qui débute dans la plupart des gestes avec une poussée des jambes, suivie d'une rotation du tronc, puis l'épaule, le bras, le coude et le poignet ne font que prolonger ce mouvement.
Il suffit de se crisper à un moment du geste pour perdre toute l'énergie accumulée par le mouvement jusque là.
Un bon relâchement musculaire va aider à avoir la vitesse gestuelle maximale dans vos gestes.
Pour tenir toute la durée d'un match et pour espérer jouer au tennis jusqu'à un âge avancé, il est recommandé d'être le plus relâché possible en jouant au tennis !
Un bon relâchement musculaire permet de jouer longtemps sans trop solliciter les muscles.
L'utilisation de tout le corps permet de ne pas solliciter un seul groupe musculaire et d'optimiser l'effort au maximum.
Si vous ne pouvez pas faire 20 coups droits de suite sans que votre bras ou votre main soient épuisés, soit vous manquez d'entrainement, soit vous forcez trop avec votre bras.
Vous pouvez faire ce test face à un mur pour évaluer votre relâchement et votre technique.
Difficile d'être relâché au niveau musculaire si on est crispé mentalement, le point de départ consiste donc déjà à trouver une attitude de relâchement mental.
On débute souvent les matchs un peu crispé puis on se relâche et la tension peut revenir lors des moments importants.
Il suffit d'une idée un peu stressante pour provoquer de la crispation au niveau physique.
Il est important d'être à l'écoute de son état mental et de son niveau de relâchement musculaire pour pouvoir le modifier.
Quand on prend l'habitude de s'écouter, on repère les pensées sources de stress qui provoquent de la crispation et c'est le point de départ pour agir.
Impossible de se relâcher sans maîtriser sa respiration, que ce soit dans le tennis ou ailleurs.
Au tennis, parfois à cause du stress, de nombreux joueurs jouent en apnée ; ils se retiennent de respirer au moment de la frappe.
D'une façon générale, il faut inspirer pendant la phase de préparation et expirer pendant tout le geste de frappe.
Il faut également respirer pendant vos déplacements, certains joueurs bloquent leur respiration jusqu'à ce qu'ils se soient déplacés jusqu'à la balle.
La crispation physique commence en général au niveau de la main qui serre de la raquette trop fort.
Il est également possible d'être trop relâché, dans ce cas il sera difficile de bien contrôler la balle, il faut tout de même un minimum de tonus musculaire.
Ce dosage du relâchement fait partie des choses qui sont difficiles à expliquer et qui font partie du talent d'un joueur.
Pour essayer d'évaluer la bonne dose de relâchement qu'il faut avoir, j'ai l'habitude de conseiller ceci : sur une échelle de valeur allant de 1 à 10, avec pour 0 un relâchement total et pour 10 une crispation musculaire totale, il faut essayer d'être à 3 ou 4 d'une manière générale.
On ne peut pas avoir le même relâchement tout au long d'un geste.
Le relâchement est plus marqué pendant la phase de préparation des gestes et au moment de la frappe c'est normal qu'il y ait plus de fermeté, sans pour autant être totalement crispé.
En fin de geste, on peut retrouver plus de relâchement.
Il y a donc un enchaînement de ce type au cours d'un geste :
Le tennis est un sport qui oblige à savoir dissocier le bas du corps du haut du corps :
Cependant, il ne faut pas forcer exagérément les déplacements et les appuis :
Cette dissociation entre le bas du corps s'obtient avec de l'entraînement, en cherchant à être dynamique avec les jambes mais bien relâché avec le bras et le poignet.
Pour trouver du relâchement au niveau de la main et du bras qui tient la raquette, quelque chose de très utile est d'utiliser la main libre (celle qui ne tient pas la raquette).
C'est surtout intéressant en coup droit lifté et en revers à une main lifté.
Pendant la préparation, l'objectif est de ne quasiment pas serrer le manche de la raquette avec la main qui tient le manche.
On laisse faire tout le travail à la main libre qui soutient la raquette au niveau du coeur en l'amenant en arrière.
La main qui tient le manche reprend de la fermeté au moment où on déclenche la frappe.
Voici une vidéo de Andy Murray à l'entrainement.
Remarquez le relâchement du poignet et du bras pendant la préparation, sans lequel les gestes ne pourraient pas être aussi rapides et les frappes aussi puissantes.
Le relâchement en préparant est possible car la préparation début très tôt, cela donne le temps de contrôler la vitesse du geste par la suite.
Commentaires / questions (3)
Gabriel
26.01.2023votre topic m'intéresse et j'aimerais avoir votre avis (si seulement cela pouvait confirmer mes impressions du moment !).
après avoir beaucoup observé les bons joueurs, et aussi en faisant confiance à mon ressenti à l'entraînement, j'ai longtemps recherché le relâchement maximal dans mes coups, convaincu qu'une gestuelle de type "poignet fixe" d'un bout à l'autre du coup était moins intéressante que l'effet "fouetté" que je recherchais. convaincu donc qu'il y avait deux techniques bien distinctes ; poignet fixe ou poignet relâché, mais pas les deux...
or, à force de chercher systématiquement le "coup de fouet", force est de constater que cela fonctionne bien sur des balles neutres ou ayant déjà un peu de vitesse, mais dès lors que je veux vraiment accélérer, j'ai l'impression de ne pas transférer l'énergie dans la balle autant que je le pourrais. qui plus est, le conseil d'un entraîneur était clairement de travailler sur un accompagnement plus loin et plus haut vers l'avant, ma tête de raquette partant d'après lui beaucoup trop vite sur la gauche (en cd, car je suis droitier) façon "essuie-glace" (une autre image souvent utilisée par les coaches). problème, avec ma théorie disant qu'il faut fouetter la balle pour augmenter la vitesse de la tête de raquette, je tombais sur une incompatibilité avec le fait d'accompagner plus, et donc de ne pas laisser partir la raquette...
finalement, j'ai l'impression que la solution pour moi consisterait à: 1/ garder le poignet souple au déclenchement de la frappe, et 2/ lorsque le poignet, de par l'effet fouetté, vient en butée vers l'arrière juste avant la frappe, le bloquer un court instant dans cette position afin d'allonger l'accompagnement.
il m'est arrivé en fouettant parfaitement la balle d'avoir la sensation qu'elle ne pèse rien et que l'on peut en faire ce que l'on veut, mais a contrario je pense que cet excès de relâchement du poignet induit une zone de frappe trop courte et donc un manque de régularité que je pourrais peut-être compenser en tenant un peu plus mon poignet.
que pensez-vous de ce ressenti ?
merci d'avance !
Team-Tennis
26.01.2023olive tennis 66
26.01.2023