Black Month tennis !

Comment j'ai appris à jouer au tennis

Sur cette page, je vous présente mon expérience de l'apprentissage du tennis.

Je joue au tennis depuis plus de 30 ans, mon meilleur classement a été 1/6 et j'ai eu l'occasion d'être partenaire d'entraînement d'une joueuse professionnelle ayant été classée 100e à la WTA ainsi que de joueurs classés en première série et -30.

A travers cette page, je souhaite surtout partager ce qui m'a aidé à progresser ainsi que les erreurs que j'ai commises au cours de ma pratique du tennis.

J'espère que cette page vous aidera à reproduire ce qui a fonctionné pour moi, et à ne pas commettre les mêmes erreurs que moi !

Le tennis, c'est nul !

J'ai commencé le sport en faisant du football à l'âge de 7 ans et à l'époque (dans les années 1980) le tennis était un sport encore assez fermé, avec des cotisations en club assez chères, des raquettes également assez chères et des clubs où parfois il fallait jouer obligatoirement habillé en blanc !

J'avais essayé de jouer au tennis mais je trouvais ce sport très difficile et je ne m'amusais pas assez.

A l'époque, je me souviens très bien que je détestais le tennis !

Il faut aussi dire que lorsque j'ai fait mes premiers essais avec le tennis, c'était avec une raquette de taille adulte et cela n'aide pas à prendre du plaisir à jouer.

Il y a maintenant de larges gammes de raquettes pour enfants, avec des gammes de taille qui permettent aux enfants de disposer de raquettes adaptées à leur morphologie.

Quand j'ai essayé de jouer, je me plaçais directement au fond du terrain, ce qui est beaucoup trop compliqué pour un enfant qui débute, raison de plus pour ne pas accrocher avec le tennis !

On ne s'en rend pas forcément compte quand on est adulte mais un terrain de tennis c'est gigantesque pour un enfant !

Le football était pour moi un sport beaucoup plus facile à aborder, dans lequel il était plus facile de s'amuser rapidement sans passer par une phase d'apprentissage technique.

Je conseille à ceux qui ont un gros besoin de se dépenser physiquement d'essayer un autre sport s'ils éprouvent trop de frustration en jouant au tennis.

Pour les enfants qui aiment le tennis mais qui ne se dépensent pas assez en jouant, ça peut être intéressant de leur faire pratiquer une seconde activité dans laquelle ils se défoulent plus facilement.

Pour ce qui est du coût financier, le tennis est maintenant un sport qui s'est démocratisé, il y a beaucoup de petits clubs avec des cotisations assez abordables.

Le prix du matériel a aussi évolué et on peut trouver de bonnes raquettes pour débuter à des prix raisonnables.

Le foot, j'en ai marre !

A 11 ans, j'ai commencé à perdre goût pour le football, je sentais qu'il me fallait un sport plus individuel, dans lequel j'étais seul responsable des victoires et des défaites.

C'est un aspect important du tennis : c'est un sport individuel. C'est parfois compliqué car on ne peut s'appuyer sur personne lors des moments difficiles mais c'est aussi gratifiant car on est seul aux commandes, la victoire et les progrès reviennent à nous seuls. C'est aussi l'occasion de développer sa combativité car en cas de difficulté, il faut s'en sortir seul.

Même s'il y a des rencontres par équipes, le tennis reste un sport individuel et cet aspect pourra déplaire à ceux qui apprécient vraiment de jouer dans une équipe.

En parallèle du football, je jouais de temps en temps au tennis avec mon oncle, qui n'a jamais fait de compétition et qui avait un niveau début de troisième série.

On jouait le plus souvent contre un mur et très rarement sur un terrain car j'étais incapable de faire beaucoup d'échanges et c'était un peu décourageant.

Le mur est excellent pour progresser quand on débute, il permet d'avoir des balles assez faciles à jouer et de frapper beaucoup de balles ce qui est essentiel pour progresser, je vous le recommande !

Mon oncle m'a transmis les bases techniques qu'il avait apprises pendant les quelques leçons qu'il avait prises, des conseils très basiques mais qui m'ont suffit pour commencer à m'amuser.

J'ai ensuite joué avec quelques amis, j'ai fait un stage d'une semaine en été puis j'ai décidé d'arrêter le football et de m'inscrire en club à la rentrée suivante, où j'ai directement intégré un groupe de perfectionnement.

Ça montre qu'il n'est pas indispensable de passer par l'école de tennis pour acquérir des bases techniques puisque je suis arrivé en club en sachant déjà jouer d'une manière tout à fait correcte.

En revanche, je conseille à tous les débutants de prendre des cours en club avec un moniteur de tennis diplômé d'état.

Même si j'étais capable de renvoyer la balle correctement, si j'avais continué à jouer sans prendre de cours, j'aurais accumulé des défauts techniques qui auraient limité ma progression.

Pour ce qui est du football, ce sport a été une excellente préparation pour le tennis car il m'a permis de développer mes qualités physiques et des qualités de déplacement qui sont indispensables au tennis.

Le foot c'est super pour le jeu de jambes !

Les progrès rapides

A suivi une période où j'ai progressé très rapidement ; j'ai commencé les tournois à 13 ans, dans ma catégorie d'âge et en catégorie adulte simultanément.

J'ai commencé la compétition quand je me sentais prêt et c'est ce que je conseille à tout le monde, inutile de se presser !

Faire de la compétition sans être prêt ou ayant de gros points faibles risque d'être décourageant.

A la fin de ma première année de compétition, à 14 ans, j'étais 30/1. L'année suivante, 15/4, puis 15/1 puis 5/6 à 17 ans, ce qui fait une progression assez rapide.

J'ai fait une belle progression mais mon niveau de jeu à 17 ans n'avais rien d'extraordinaire.

Pour donner un ordre d'idée, les meilleurs joueurs de 17 ans ont un classement négatif (-2/6, -4/6, -15, -30), voire première série, j'en étais quand même assez loin.

Pour autant, l'expérience m'a aussi montré qu'on peut parvenir à un très bon niveau quand on n'a pas eu le niveau requis à un âge donné.

J'ai connu un joueur à qui un conseiller technique régional avait dit qu'il n'irait pas loin dans le tennis et finalement il a été -30 et classé à l'ATP.

Cela montre qu'avec une bonne confiance en soi et avec du travail, on peut très bien y arriver, il faut croire en soi et ne pas se laisser décourager par les avis extérieurs !

Quel que soit le domaine, je vous conseille de ne pas écouter les personnes qui vous disent que vous n'allez pas y arriver, ou qui vous limitent dans vos ambitions !

De mon côté, j'aurais pu continuer cette progression au même rythme et cela m'aurait laissé le temps d'arriver à un très bon niveau, malheureusement ça ne s'est pas passé comme ça !

J'attribue les progrès que j'ai fait pendant cette période aux éléments suivants, dont vous pouvez tout à fait vous inspirer :

Beaucoup (et même trop !) d'heures de jeu

Dès que je pouvais, surtout pendant les vacances, j'allais dans mon club.

A l'époque, le tennis était en plein boum et on trouvait toujours du monde pour jouer.

J'arrivais sans avoir pris rendez-vous avec un partenaire et je trouvais facilement quelqu'un avec qui jouer, de mon âge ou parmi les adultes.

Je m'organisais certaines journées pour trouver 3 partenaires, pour pouvoir jouer trois fois dans la journée (environ 4h30 / 5 heures).

Cet entrainement anarchique sans aucune gestion de la récupération m'a permis de beaucoup progresser mais m'a aussi valu une périostite aux tibias à 16 ans !

En période croissance, il faut faire très attention de ne pas soumettre le corps à des efforts trop intenses et il faut se laisser du temps pour récupérer.

Pour bien jouer, il faut beaucoup d'heures d'entraînement mais après une certaine dose, ça ne sert plus à rien sauf à augmenter le risque de blessures et de lassitude.

J'aurais certainement pu progresser tout autant en jouant un peu moins et en dosant mieux les phases de jeu et de repos.

Jouer au tennis uniquement pour soi

Pour bien jouer au tennis il est essentiel de jouer uniquement pour soi et pas pour les autres (parents, coach, etc.).

Le rôle de l'entourage est très important chez les jeunes (et plus tard également, ce n'est pas pour rien que les meilleurs joueurs professionnels sont entourés d'une équipe qui les accompagne).

Très souvent, l'entourage est trop présent, ce qui finit par étouffer l'enfant qui ressent trop de pression et ne joue plus pour lui-même.

Dans mon cas, l'entourage était vraiment très distant par rapport à ma pratique du tennis, qui faisait partie de mon univers personnel uniquement.

Si j'avais arrêté de jouer du jour au lendemain, ça n'aurait rien changé pour personne.

Si je gagnais et si je faisais des progrès, tout le monde était content pour moi, d'une façon raisonnable, sans en faire des tonnes.

Si je perdais, on comprenait que j'étais un peu déçu mais ça n'avait rien de dramatique.

De la juste mesure dans la victoire et dans la défaite !

Aux parents, je conseille donc d'essayer, même si ce n'est pas toujours facile, de ne pas trop empiéter sur les activités ludiques de leurs enfants, ce sont des moments de liberté pour eux et progresser seul aide à prendre confiance en soi.

Il faut leur faire confiance et ne pas être impatient pour leur progrès.

Laissez-le jouer sans essayer de corriger ses défauts techniques à chacune de ses fautes, c'est en faisant des fautes qu'on apprend à jouer, c'est le processus normal.

Un enfant motivé qui adore le tennis va progresser même si on lui donne très peu de conseils, il ne faut pas s'inquiéter et il faut lui laisser le temps !

La bonne attitude mentale

A l'époque, j'avais un meilleur mental qu'à l'âge adulte, et j'avais une meilleure attitude.

Quand on est enfant et qu'on se lance dans quelque chose, on le fait avec toute la passion que l'on a à ce moment là, en tout cas ça a été mon cas.

Quand je jouais au tennis, je jouais à 200% et rien ne pouvait me faire lâcher pendant un match.

C'est un avantage énorme d'avoir cette attitude, qui permet d'être complètement investi dans ce que l'on fait.

D'autre part, un bon entourage est important pour ne pas trop mettre de pression mais on peut aussi se mettre la pression soi-même, pas besoin des autres !

Cela n'a pas été mon cas, je n'ai jamais dramatisé les défaites et c'est très important également.

Perdre fait nécessairement partie du sport et il faut l'accepter.

Enfin, je ne me suis jamais comparé aux autres jeunes de mon club, je ne cherchais pas à me prouver que je pouvais être meilleur qu'eux et j'acceptais que certains soient meilleurs que moi.

J'essayais plutôt de les copier pour essayer de jouer aussi bien qu'eux.

Un club avec de très bons joueurs

J'ai eu la chance de jouer dans un club où il y avait beaucoup de très bons joueurs au moment où j'ai débuté.

Ça a vraiment été important car c'était une source de motivation et j'ai beaucoup appris par imitation.

Regarder jouer des joueurs de près est vraiment très intéressant, ce n'est pas du tout la même chose que de les regarder sur un écran de télévision ou d'ordinateur.

A quelques mètres, on voit des choses que l'on ne voit pas sur écran, on perçoit mieux les moments d'effort et de relâchement, la vitesse de déplacement et le rythme des gestes.

S'il y a de bons joueurs dans votre club (avec un classement en seconde série et si possible proche de 0), je vous conseille vraiment d'aller les voir jouer, en match ou à l'entrainement.

S'il n'y a pas de très bons joueurs dans votre club, consultez le calendrier des tournois et allez voir les matchs des phases finales des tournois proches de chez vous qui se terminent au moins au classement 0.

Voir jouer des bons joueurs de près donne envie de jouer pour jouer comme eux.

Chercher à frapper fort dans la balle !

Les professeurs devraient être d'accord avec moi pour dire que c'est une bonne idée pédagogique d'inciter les élèves à essayer de frapper fort. 

Bien sûr, il ne faut pas faire que ça mais selon moi c'est indispensable d'avoir ce genre de séances dans sa pratique du tennis.

Pourquoi est-ce un bon moyen de progresser techniquement ?

Frapper fort :

  • oblige à trouver de l'amplitude gestuelle,
  • oblige à avancer lors de la frappe et à avoir un bon accompagnement,
  • oblige à trouver du relâchement, 
  • permet de développer des points forts utiles en match,
  • aide à prendre confiance,
  • permet de se faire plaisir !

En cherchant à trouver de la puissance on travaille naturellement le physique mais on est aussi obligé de trouver une bonne technique car si on utilise uniquement sa force musculaire on s'épuise rapidement.

J'ai passé des heures de jeu libre à essayer de frapper fort en coup droit pour imiter André Agassi et Jim Courrier.

Et quand on en avait assez de ne pas faire assez d'échanges, on calmait le jeu et on mettait la balle dans le terrain, il faut faire de tout !

A l'entrainement, ne pas avoir peur de faire des fautes !

On ne peut pas progresser si on ne tente rien, si on n'expérimente rien de nouveau ou si on a peur (peur de faire des fautes, peur de perdre, etc.).

A l'entraînement, et plus particulièrement dans les périodes de jeu libre en dehors des leçons, je prenais plaisir à essayer des nouvelles formes gestuelles, des nouveaux coups, peu importe le résultat.

Je vous conseille vraiment de faire de même. Regardez des enfants jouer au tennis entre eux : ils s'amusent, ils expérimentent des choses. Parfois on dirait qu'ils font n'importe quoi mais ça fait partie de l'apprentissage, essayez de faire pareil !

Il y a beaucoup à apprendre des enfants en ce qui concerne l'apprentissage, ils sont beaucoup plus instinctifs et ils analysent moins les choses que la plupart des adultes, il faut les copier !

Rêver de tennis !

A cette époque, et même maintenant sans vraiment le vouloir, je pensais beaucoup au tennis, en me visualisant entrain de jouer. Il suffisait que je ferme les yeux pour me voir jouer au tennis.

La visualisation mentale est une très bonne technique pour assimiler des gestes, pour se préparer à réagir à certains événements et pour se motiver.

Quand vous en avez l'occasion, je vous conseille de fermer les yeux et de vous visualiser entrain de jouer, avec le plus de détails possible au niveau gestuel et au niveau de vos sensations.

Visualisez-vous entrain de réaliser des coups que vous souhaitez réussir, ça peut vraiment vous aider, c'est une technique utilisée par les professionnels dans tous les sports.

Vous pouvez aussi vous visualiser dans une situation difficile, vous pouvez par exemple imaginer que vous êtes mené au score ou que votre adversaire vous malmène dans un échange, imaginez ensuite que vous trouvez les solutions pour inverser cette tendance.

Cela vous préparera à affronter la même situation en réel.

Le blocage !

Cette progression dans les classements s'est calmée à 17 ans lorsque j'étais classé 5/6.

Mon niveau a alors commencé à stagner et il a fallut attendre avant d'avoir à nouveau des phases de progression, avec de véritables déclics techniques tels que j'avais pu en avoir avant.

De plus, j'ai commencé à avoir une moins bonne attitude vis-à-vis du tennis.

Il faut croire qu'à 18 ans je suis devenu un peu c**. Explication un peu simple mais qui tient la route :)

Stagnation technique

Jusqu'à 5/6, j'ai pu m'en sortir avec une technique acquise en grande partie seul et par imitation.

Arrivé à ce classement, des lacunes techniques au niveau du service et du revers m'ont stoppé, ainsi qu'une mauvaise approche tactique en match.

Ça montre que passer des heures à s'entraîner fait progresser mais au bout d'un moment, la quantité ne suffit pas et il faut aussi une bonne qualité d'entraînement. 

Le melon ce n'est pas très bon, en tout cas pas au tennis !

Avoir le melon, c'est avoir la grosse tête, c'est se croire meilleur que ce que l'on est, et ce n'est pas très bon pour les progrès en sport !

Être sûr de soi et avoir confiance en soi, c'est indispensable pour réussir, on sera forcément limité si on laisse trop de place au doute.

En revanche, tomber dans l'excès de confiance en soi n'est pas bon non plus.

Avoir la grosse tête peut arriver à tout joueur qui a besoin de se prouver qu'il peut être bon dans ce qu'il fait, et ça a plus tendance à arriver aux jeunes joueurs (15/25 ans).

Ça m'est arrivé et ce n'est pas à cette période que j'ai joué le mieux !

Se croire plus fort qu'on ne l'est empêche de progresser car :

  • on considère que l'on sait déjà tout ou presque,
  • on refuse de mal jouer et on préfère "balancer" des matchs plutôt que d'accepter de jouer un peu moins bien que ce qu'on voudrait.

Les meilleurs joueurs du monde n'ont pas la grosse tête et continuent à s'entraîner pour progresser.

Ils n'ont pas cette attitude parce qu'ils sont des champions, ils sont devenus des champions parce qu'ils ont cette attitude.

Il y a également une attitude qui ressemble au fait d'avoir la grosse tête mais qui est différente : prendre des cours individuels et croire que cela suffit pour gagner des matchs.

A 18 ans, je me suis entraîné avec un joueur négatif et je pensais, sans vraiment m'en rendre compte, que cela suffisait pour mieux jouer en match.

Cela m'a donné trop de confiance et je ne faisais pas assez d'efforts pour gagner les matchs, je m'attendais à gagner trop facilement.

En match, quelle que soit la préparation que l'on a eue avant, il faut jouer à 100% et accepter de mal jouer.

Pas assez de matchs

Pour progresser en classement au tennis, il faut faire des matchs pour gagner des points, c'est mathématique.

Faire des matchs aide aussi à progresser tactiquement et mentalement, c'est essentiel.

La technique est une composante du tennis mais il y en a d'autres : la tactique, le physique, le mental.

Pour ma plus grosse saison, j'ai fait une cinquantaine de matchs, et la plupart du temps je ne faisais qu'une vingtaine de matchs par an, ce qui est peu.

Les joueurs qui jouent beaucoup font entre 70 et 100 matchs par an.

C'est une grosse erreur que j'ai commise : trop m'entraîner, travailler toujours les mêmes choses et et ne pas faire assez de matchs.

Si vous voulez progresser dans tous les domaines du tennis et si vous voulez allez le plus haut possible dans le classement, entraînez-vous correctement en travaillant tous les aspects du jeu et faites beaucoup de matchs.

On se ressaisit !

Après quelques années passées à 5/6, j'ai commencé à me dire qu'il fallait changer quelque chose pour continuer à progresser.

J'ai décidé de changer de club pour retrouver une nouvelle motivation, un nouvel encadrement et j'ai choisi un club dans lequel il y avait une forte émulation et beaucoup de bons joueurs très motivés.

Après une dizaine d'années passées dans le même club, ça été enrichissant pour moi de trouver un nouvel environnement et de nouvelles méthodes d'entraînement.

C'est à ce moment là que je me suis entraîné de façon plus rigoureuse, avec des thèmes d'entraînement plus déterminés et toujours en gardant un volume d'heures d'entraînement très (trop) important.

Jusque là, je faisais essentiellement du chop en revers et c'était une lacune dans mon jeu.

J'ai décidé de ne plus faire que du revers lifté ou à plat et ce coup est finalement devenu mon point fort.

J'ai aussi fait plus d'entraînement physique, surtout à base de course à pied et de corde à sauter.

J'ai trop négligé le travail de gainage musculaire et la gestion de la récupération, très important à tous les niveaux de jeu.

Etant donné que j'avais beaucoup de temps, je m'entraînais régulièrement 4 heures par jour, j'ai même joué jusqu'à 8h dans une journée, et cette année là me suis cassé un ménisque au genou ce qui m'a valu une opération par la suite et des problèmes qui ne vont plus me quitter !

Je me suis focalisé à outrance sur l'entrainement, la technique des coups de fond de court et la régularité, ce qui m'a fait progresser et m'a rendu très bon dans ces domaines.

J'ai alors passé pas mal d'années à 2/6, avant de monter 1/6 une année où j'avais décidé de faire plus de matchs et de m'investir sérieusement sur le travail du mental.

C'est aussi pendant cette période que j'ai eu l'occasion de m'entraîner avec une joueuse 1e série, anciennement 100e à la WTA, qui avait comme moi un jeu basé sur la régularité, ce qui donnait des entraînements très physiques avec parfois 50 frappes de balles par échange, bref on s'entraînait comme des malades !

J'ai progressé pendant cette période, avec en match un niveau de jeu proche de 0 et à l'entraînement en gammes sûrement négatif.

Et on stagne encore !

J'ai progressé entre 20 et 26 ans mais pas autant que j'aurais pu le faire compte tenu du temps que j'ai passé à m'entraîner.

Je retiens de cette période que j'ai trop fait de gammes à l'entrainement (diagonale coup droit, diagonale revers, croisé/décroisé, etc.) et que je n'ai assez travaillé de phases de conclusion des points (attaques, montées à la volée) et surtout le service.

Les gammes permettent de travailler la technique, la précision et la régularité mais ne donnent aucun sens tactique, il ne faut pas en abuser.

J'étais très bon à l'entraînement sur des exercices précis mais en match c'est très différent.

Le service est un coup essentiel pour le tennis en match, et c'est resté mon plus gros point faible, c'est ce qui m'a empêché d'avoir un classement négatif en jouant le même nombre de matchs par an.

Je vous recommande d'attacher beaucoup d'importance au travail de ce geste si vous faites de la compétition !

Au fil du temps, quand on ne fait que s'entraîner, on perd la motivation, c'est ce qui m'est un peu arrivé.

Il est finalement arrivé un moment où mes entraînements ne me faisaient plus progresser mais me permettaient juste d'entretenir ce que j'avais acquis.

Et maintenant ?

En prenant de l'âge, je pensais perdre d'abord au niveau du souffle mais c'est finalement un domaine dans lequel je reste très bon.

Ce sont plus les articulations qui posent problème, surtout au niveau du dos et des genoux, avec l'usure provoquée par la répétition des gestes.

J'arrive à faire à peu près la même chose qu'avant, mais moins longtemps et je sens qu'il faudrait aussi baisser l'intensité si je ne veux pas aggraver les blessures.

Finie la belle époque où je pouvais jouer 4h/jour, si je refais ça maintenant c'est une ambulance qui va devoir venir me chercher sur le court !

Au tennis, on est toujours obligé d'accepter des choses qui nous déplaisent : faire des fautes même si on s'entraîne beaucoup, perdre des matchs, etc. Ne plus pouvoir jouer comme on le faisait avant fait aussi partie des choses pénibles à accepter !

J'ai quand même réussi à progresser un peu au service, en décidant de vraiment me focaliser sur ce geste qui a toujours été un point faible.

Ça montre qu'on peut toujours progresser au niveau technique, il y a toujours de l'espoir !

Bilan

Mon bilan est simple et j'espère qu'il pourra vous aider.

Pour progresser et être bien classé au tennis, il faut :

  • jouer beaucoup d'heures, mais il faut aussi savoir se laisser du temps pour récupérer, pour ne pas se lasser et ne pas se blesser,
  • des entraînement de qualité (se faire aider d'un bon professeur) et des thèmes d'entraînements variés, qui permettent de travailler tous les coups et toutes les composantes du tennis,
  • faire beaucoup de matchs, en entraînement et en compétition,
  • faire un entraînement physique en plus du tennis : renforcement musculaire, gainage, souplesse,
  • réfléchir pendant les matchs et hors des matchs : il faut analyser les défaites pour en tirer des leçons, il faut connaitre son jeu pour consolider ses points forts et améliorer ses points faibles, il faut avoir une tactique en match.
  • attacher beaucoup d'importance au mental,
  • apprendre des autres : aller voir jouer des bons joueurs, écouter les conseils des bons joueurs,
  • accepter de perdre et de rater : on ne peut pas progresser sans échecs et sans défaites, cela fait tout simplement partie du jeu,
  • écouter son corps : ne pas forcer sur une douleur et même ne pas forcer tout court ! Le tennis est un sport où le relâchement musculaire est essentiel. Il y a des blessures qui se réparent mais les blessures qui correspondent à l'usure des articulations (genou, dos, épaule, hanche) ne se résorbent pas et quand on les ressent, il est déjà un peu trop tard, on ne peut plus qu'essayer de limiter les dégâts. La seule solution c'est de faire attention très tôt : un bon échauffement, des étirements, une bonne récupération, une bonne alimentation, une bonne dose de sommeil.

La progression au tennis ne s'arrête jamais et quel que soit l'âge que l'on a, on peut toujours faire des progrès et trouver de nouvelles sensations en jouant.

J'espère que cette page vous aidera pour votre pratique du tennis, tenez-moi au courant en laissant un commentaire.

Vous pouvez également laisser un message pour faire part de votre expérience de l'apprentissage du tennis, il y a toujours à apprendre de l'expérience des autres.

Bon tennis à tous !