Si on pouvait revenir en arrière, je changerais beaucoup de choses dans la façon que j'ai eue de jouer au tennis.
Voici donc une liste d'erreurs à ne pas commettre si vous voulez progresser au tennis, qui provient tout droit de mon expérience personnelle !
Si c'était à refaire...
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Certains ont besoin d'être poussés pour s'entraîner et pour faire des efforts mais dans mon cas il aurait plutôt fallu qu'on me pousse à me calmer sur mes entraînements !
Je continue à penser qu'il faut beaucoup s'entraîner si on veut progresser mais il y a des limites et il faut surtout de la qualité pour les entraînements.
Je jouais fréquemment entre 3 et 6 heures/jour, 5 jours sur 7, ça m'est même arrivé de jouer 8 heures dans une journée.
Résultat : des progrès mais en même temps des blessures. Périostite aux tibias à 16 ans et fracture d'un ménisque au genou quelques années plus tard.
J'aurais aussi bien pu faire des progrès en jouant moins et en me laissant beaucoup plus de récupération.
C'est tout le problème des entraînements anarchiques, sans encadrement, sans objectifs et sans planification.
Faire 4 heures de tennis par jour avec de la préparation physique en plus, ça ne me choque pas quand on est jeune, qu'on veut vraiment progresser mais à condition de faire des entraînements bien réfléchis, de doser l'intensité et d'accorder beaucoup d'importance à la récupération.
Les problèmes liés au surentraînement sont les suivants :
Par moment, je dirais que j'avais trop de volonté, je m'acharnais trop à vouloir progresser.
Quand on met trop de volonté à progresser, on a tendance à faire trop d'efforts physiquement, on finit pas se crisper et au final ça nuit à la technique gestuelle.
J'ai souvent vu des joueurs un peu dilettantes s'en sortir mieux en match que des joueurs avec beaucoup de volonté car au final c'est leur relâchement qui les a aidés.
J'étais dans un état d'esprit où je voulais beaucoup travailler ma technique, pour avoir des sensations de contrôle sur presque chaque balle, ce qui est impossible.
Il y aura toujours des balles où on sera un peu en déséquilibre, où on ne pourra pas jouer en traversant la balle, où on ne pourra pas faire le geste parfaitement.
J'avais aussi de meilleures sensations en revers par rapport au coup droit et j'ai passé beaucoup de temps à essayer de mettre ces 2 gestes au même niveau.
J'aurais dû l'accepter et faire avec, tout simplement, étant donné que mon coup droit n'était pas non plus si mauvais que ça.
Il ne faut pas viser la perfection technique ni de faire zéro fautes !
J'aurais dû travailler beaucoup plus le service et le retour de service, qui sont des coups incontournables car ils déterminent le début du point.
J'aurais également dû travailler beaucoup les phases de finition du point car c'est ce qui est important en match : changements de rythmes, montées au filet et jeu au filet.
Il faut travailler en priorité les points forts mais sans oublier les points faibles.
J'ai fait beaucoup de progrès quand j'ai décidé d'améliorer mon revers lifté que je n'osais pas utiliser en match, finalement c'est devenu mon point fort à la place de mon coup droit !
Les gammes, un peu comme en musique, sont des exercices de répétition pour améliorer la maîtrise technique, la précision et la régularité.
Dans ces exercices, de la même manière que quand on se contente de faire des balles au milieu du court, il n'y a aucune tactique.
Cet entraînement m'a donné beaucoup de régularité mais une fois en match, je ne savais pas exactement comment gagner les points, tout simplement parceque je n'étais plus habitué à le faire.
Je suis devenu une sorte de pro de l'entraînement mais plutôt perdu en match.
Il faut donc utiliser ces exercices sans en abuser.
Jusqu'au moment où j'ai été classé 5/6, j'ai fait beaucoup de progrès en faisant beaucoup de matchs d'entraînement.
Plus tard, j'ai progressé en faisant beaucoup de gammes mais il y a eu un moment où ce type d'exercices ne m'apportait plus rien et où j'aurais dû modifier mes entraînement, en tout cas ne pas faire que ça.
Au contraire je me suis entêté en continuant à m'entraîner à outrance de cette manière.
J'aurais aussi dû continuer à faire beaucoup de matchs d'entraînement pour garder un bon esprit tactique.
Si vous voulez gagner des matchs, entraînez-vous dans des situations très proches de celles des matchs, surtout à l'approche de la compétition.
J'ai toujours fait beaucoup de sport et indirectement beaucoup de préparation physique pour le tennis.
Comme pour mes entraînements de tennis, ma préparation physique était excessive et anarchique.
Encore une fois, en sport, "beaucoup" c'est toujours dangereux et "bien" c'est mieux que "beaucoup".
L'objectif de la préparation physique est d'améliorer les performances et de prévenir les blessures.
Moi je faisais du sport pour me défouler, pour chercher mes limites, en pensant que je ne me blesserai jamais... Erreur.
Si c'était à refaire :
J'ai toujours un peu tout fait de façon anarchique, qu'il s'agisse de l'entraînement ou des matchs.
J'ai quasiment toujours joué mes matchs sans aucun objectif précis, sauf pendant une saison où je m'étais donné des objectifs pour le mental et la tactique, ce qui m'a beaucoup aidé.
Ça m'aurait certainement aidé d'avoir des objectifs plus précis.
Un bon objectif fixe un point à atteindre et aide à rester motivé quand on rencontre des difficultés.
On peut se fixer des objectifs à long/moyen et court terme.
A long terme, j'aurais pu me dire que je voulais être classé négatif.
A moyen terme, j'aurais pu me fixer un objectif de classement atteignable pour l'année suivante.
A court terme, j'aurais pu me donner des objectifs d'entraînement pour atteindre mon objectif de classement :
Avoir des objectifs permet aussi de réduire le stress car cela aide à savoir où on va et comment on va y arriver.
Avec ma façon de m'entraîner un peu acharnée, j'ai perdu en lucidité.
Dans mon entourage,
Dans mon entêtement je n'ai rien écouté et c'était une erreur.
Quand une personne donne un conseil, on peut attendre avant de le suivre mais quand plusieurs personnes vous donnent les mêmes conseils, il faut commencer à se remettre en question.
D'autre part, je n'ai pas su m'inspirer des joueurs autour de moi qui s'entraînaient différemment et progressaient davantage.
Je pensais qu'avec ma méthode ça pouvait fonctionner également, erreur...
Regardez ce que font les très bons joueurs et inspirez-vous en !
Disons que "j'essaierais" de faire plus de matchs !
Toute personne qui a fait du tennis en compétition connaît la différence entre le jeu libre et la compétition, et la difficulté qu'on peut avoir à trouver du plaisir en compétition.
A partir de 5/6, j'ai commencé à avoir du mal à m'amuser en compétition et j'éprouvais beaucoup de frustration en match.
Plusieurs fois, j'ai pensé arrêter le tennis à cause du côté ingrat de ce sport.
Mais les matchs ont un intérêt : c'est à ce moment là qu'on a vraiment tous les aspects du tennis : technique, physique, tactique et surtout mental.
Si on ne fait pas de matchs, on ne joue pas complètement au tennis, on perd l'occasion d'apprendre des choses sur soi-même et on perd le plaisir qu'il y a à surmonter ses difficultés pour progresser.
Ne faire que s'entraîner réduit aussi la motivation car la finalité de l'entraînement, c'est de faire des matchs.
Le plaisir que l'on éprouve en compétition dépend aussi beaucoup de l'état d'esprit dans lequel on va en compétition et si c'était à refaire, je travaillerais mon mental pour qu'il me permette justement de faire plus de matchs sans éprouver trop de frustration, c'est le paragraphe suivant...
Le mental c'est la base de tout.
Si c'était à refaire, je travaillerais beaucoup mon jeu car c'est indispensable, mais je donnerais le plus tôt possible beaucoup d'importance au mental car j'ai commencé à le faire trop tard.
Je savais qu'il fallait un bon mental pour être performant mais je n'ai pas mesuré toute l'importance que ça avait.
Il y a une saison où j'ai décidé de mettre le paquet sur le mental et je considère que c'est la seule vraie saison que j'ai faite en jouant au tennis.
J'ai réussi à enchaîner les matchs, à diminuer le stress, à jouer plus tactique et j'ai fait une super saison.
Le problème c'est que je n'ai pas réussi à continuer plusieurs années de suite car j'utilisais un style de jeu très physique.
Il aurait fallut en parallèle de ce que je faisais mentalement que je continue à faire évoluer mon jeu en le rendant plus offensif et je n'ai pas su le faire ! Grrr !
Il faut savoir pourquoi on joue au tennis et il y a eu des périodes où je jouais davantage pour exister que pour le tennis en lui-même, ce qui est le cas de nombreux joueurs.
Jouer au tennis pour exister signifie que l'on fait dépendre sa valeur personnelle en tant que personne et l'estime de soi de ses performances au tennis : je joue bien donc je suis quelqu'un de bien, je joue mal donc je n'ai pas de valeur.
Cette façon de fonctionner entraîne ensuite des comportements qui ne sont pas positifs pour progresser, à cause de la trop grande importance que prend alors le tennis :
C'est un thème très important que je développerai dans un article dédié.
Pour résumer, en tenant compte des erreurs que j'ai commises, voici mes conseils :
Allez, maintenant que je sais tout ça, je vais pouvoir recommencer à progresser :)
J'ai plus qu'à me trouver un genou, un dos et une épaule tout neufs :)
Bon tennis !!!
Commentaires / questions (7)
Cinque
03.04.2023J’ai beaucoup apprécié vos conseils et effectivement vous avez raison l’aspect mental je dirais même la gestion des émotions parce que nous sommes des êtres fait d’émotions est très très importante.
J’ai 61 ans je pratique le tennis maintenant depuis quelques années je n’ai pas été hautement classé parce que je n’ai pas eu le loisir de faire beaucoup de compétition et aujourd’hui ce n’est pas cela qui me motive.
Je reprends la compétition au travers de mon Club et ma seule motivation est d’arriver à jouer serein et relâcher pour pratiquer mon tennis au meilleur de mon potentiel.
Merci à vous de nous faire profiter de vos conseils et expériences.
Continuez.
À très vite.
Richard CINQUE.
Bibi
25.01.2023Team-Tennis
25.01.2023Alexandre
25.01.2023super réflexion !
je me sent directement concerné.
je reprend le tennis à 50 ans et je suis à fond .
comme une obsession.
j’ai vécu la blessure quand j’étais jeune nageur (papillon) en club (10 h d’entrainement + les compètes le w e )
je me suis déplacé une vertèbre et j’ai du arrêter.
je crains aussi la blessure même si je fais du body training depuis 5 ans deux fois par semaine , je reste méfiant .
je suis tellement heureux sur un court et je suis malheureusement un acharné dans tout ce qui me passionnent.
cela m’a réussi professionnellement mais je vais éviter de transférer sur le tennis.
bref j’arrête de raconter ma vie .
j’adore vos vidéos !
c’est super inspirant.
je me permettrais de revenir vers vous pour un choix de raquette...
merci ! et surtout continuez !!!
Team-Tennis
25.01.2023emmanuel
25.01.2023Cet article est intéressant et cette question je me la pose souvent, ou dit autrement "qu'est-ce que je pourrais mieux faire ?" :).
J'ai 38 ans je suis 15/1, brièvement passé 15 l'année dernière à l'intermédiaire et j'ai gagné jusqu'à 5/6 en tournoi. J'ai repris la compétition il y a 2 ans après 20 ans sans tennis. je me reconnais bien dans ce que tu décris (sauf que pour moi niveau physique c tout l'inverse... par manque de temps mais aussi de motivation si je suis honnête :))
J'ai aussi un revers à une main (gaucher) qui peut être redoutable quand bien exécuté mais que j'utilise trop peu car je le joue à plat et c'est un coup pas assez régulier. Le joueur qui met des pions ou bout de 3 coups ct moi :)).
J'ai donc un peu (trop ?) rationalisé mon jeu avec plus de lift mais en revers à une main c'est plus dur donc je slice beaucoup.
qu'as-tu fait pour améliorer ton revers ? je veux revenir à un jeu plus agressif plus spontané car j'y prends plus de plaisir et ça passera par un revers frappé/lifté plus stable. merci d'avance !
Team-Tennis
25.01.2023Pour mon revers, quand j'ai débuté je ne faisais que du slice.
Un jour j'en ai eu assez d'avoir ce point faible et j'ai décidé de ne plus faire aucun slice en revers, c'était un peu extrême comme décision mais au moins ça m'a permis de travailler le revers lifté. J'avais un bon geste depuis des années mais pas assez de pratique. J'en ai fait beaucoup beaucoup beaucoup... J'ai aussi copié quelques bons joueurs que j'ai pris pour modèles.. Rien d'autre. Mais c'est sûr qu'il faut être "sur la bonne voie" techniquement. Tiens-moi au courant !